🪜 L’échec une source d’apprentissage

Je ne perds jamais, sois je gagne, sois j’apprends - Nelson Mandela

💡 Une source d’apprentissage précieuse à faible coût

Deux visions différentes sur la vision de l’échec

La vision Française

En France, l’échec est souvent vu comme quelque chose de négatif, presque synonyme de défaite. Celui ou celle qui échoue est vite perçu·e comme une personne qui n’a pas assez travaillé, ou qui n’a pas respecté les règles.

Souvent, on fait directement le lien entre le projet raté et la personne derrière. Résultat : un sentiment de honte, une perte de confiance des autres, et petit à petit une peur de l’échec qui s’installe.

Et pourtant… l’échec et le succès ne sont pas forcément des opposés. Ils peuvent être complémentaires. Cette idée, d’autres cultures dans le monde l’ont bien mieux intégrée que nous.

La vision US

À l’inverse, dans le modèle américain (ou anglo-saxon), on valorise ce qu’on appelle la culture de l’échec. Là-bas, les erreurs sont considérées comme des étapes d’apprentissage et d’expérience, qui permettent d’avancer.

L’échec n’est pas un mot péjoratif, mais un passage nécessaire pour atteindre la réussite. On distingue bien la différence entre "un projet qui échoue" et "la personne qui porte ce projet".

En analysant ses échecs, on peut identifier ce qui marche, ce qui ne marche pas, et réutiliser ces leçons pour la suite.


Les différents visages de la peur

Il est essentiel de comprendre que, même si la majorité des échecs entrepreneuriaux n’ont pas de conséquences dramatiques, cela ne signifie pas qu’il faille avancer tête baissée.

La peur a plusieurs visages :

  • Celle, paralysante, qui empêche d’agir.
  • Celle, constructive, qui pousse à se dépasser, à anticiper les obstacles et à maximiser ses chances de réussite.

Si vous échouez, c’est souvent qu’un élément n’a pas été anticipé. L’important est alors d’en tirer des leçons, d’ajuster votre approche et de recommencer différemment, jusqu’à réussir.


🧠 Que peut-on apprendre via l’échec ?

La première étape après un projet qui n’a pas fonctionné est de réaliser un post-mortem. Cela permet d’éviter de reproduire les mêmes erreurs, de prendre du recul et de constater tout ce que vous avez appris sur votre vision de l’entrepreneuriat, sur votre manière de travailler, sur le fonctionnement de votre secteur, sur vous-même et vos collaborateur·rice·s.

Votre vision d’entreprise

Vous pourrez mieux cerner la vision stratégique que vous souhaitez mettre en place dans votre entreprise. Si vous travaillez en équipe, demandez-vous : est-ce que tout le monde est aligné avec la vision ?

  • Est-ce que vos objectifs était SMART (voir chapitre Comment démarrer l’aventure)
  • Vos valeurs sont-elles restées les mêmes pour votre projet ?
  • Avec l’expérience acquise, souhaitez-vous toujours faire le même type de jeux ?
  • Quels moyens pouvez-vous mettre en place pour faire vivre votre structure si vos premiers plans de financements n’ont pas aboutis ?
  • Est-ce votre méthode de travail était-elle réellement efficace ?

Il est aussi utile de vous interroger sur les ressources qui ont pu manquer :

  • Avez-vous fait une veille régulière sur les tendances et l’actualité de l’industrie ?
  • Avez-vous sollicité des conseils auprès de professionnel·le·s du secteur ?
  • Votre équipe avait-elle toutes les compétences nécessaires pour gérer une entreprise et développer un jeu vidéo ? Si des talents manquaient, quels moyens pourriez-vous envisager pour les obtenir (en fonction de vos ressources financières) ?
  • Aviez-vous plusieurs plans de financement ? (Exemple : si le plan A dépendait d’une aide financière non obtenue, aviez-vous prévu un plan B ?)

Avec cette première expérience, vous aurez déjà des réponses à la plupart de ces questions. Cela vous aidera à comprendre ce qui a fonctionné ou non, et donc à tester de nouvelles approches.

Un projet, comme une personne, évolue avec le temps. L’important est de rester aligné·e avec vos valeurs. Pour garder cette cohérence, je vous conseille de définir les piliers de votre projet (vision, valeurs, objectifs) et de les revoir régulièrement au fur et à mesure de son évolution.

Vos compétences

Concernant vos compétences dans la production d’un jeu vidéo, vous aurez acquis de nouvelles compétences, techniques et organisationnelles.

Pourquoi ne pas réutiliser certains de vos travaux ? Personnages, décors, bases de code, éléments de lore… peuvent être repris pour un nouveau projet, plus attractif, moins coûteux ou plus simple à développer.

Vous aurez aussi développé des soft skills (compétences comportementales), comme peut être la prise de parole auprès de financeurs, la résolution de problèmes, la gestion du temps, d’un budget, du stress, l’audace et la persévérance…

Apprendre sur vous

Ce parcours entrepreneurial est aussi une occasion de découvrir si vous aimez réellement ce mode de vie, ou non.


L’entrepreneuriat est-il fait pour moi ?

La vie d’entrepreneur·e peut sembler attirante : liberté, passion, créativité, autonomie… Mais elle implique aussi de lourdes responsabilités, une gestion constante du risque et une charge mentale importante.

Et ce mode de vie ne convient pas à tout le monde et c’est parfaitement ok.

Vous avez peut-être travaillé sur un projet pendant des mois, mis tout votre cœur, vos espoirs, vos économies… Et malgré cela, votre jeu ne rencontre pas le succès espéré. Ou bien vous vous sentez tout simplement épuisé·e, découragé·e, voire désaligné·e.

Cela ne veut pas dire que vous avez échoué. Cela peut simplement signifier que l’entrepreneuriat n’est pas le bon cadre pour vous épanouir, du moins, pas à ce moment précis de votre vie.

Certaines personnes n’ont pas la disponibilité, le tempérament, ou la situation familiale ou financière pour créer un studio. Cela ne remet en cause ni leur talent, ni leur valeur.

Si vous sentez que ce mode de vie ne vous convient pas : vous avez le droit de changer d’avis.

Le salariat, le travail collectif ou d’autres formes de collaboration peuvent être tout aussi enrichissantes, créatives et stimulantes.

Et si un jour vous souhaitez retenter l’aventure entrepreneuriale, vous le ferez avec plus de recul, d’expérience et peut-être dans de meilleures conditions.

L’important, ce n’est pas de réussir "comme les autres", mais de trouver ce qui vous correspond.


Vous l’aurez compris, l’échec n’est pas une fin en soi, mais un apprentissage précieux qui vous prépare à vos prochains projets. En étant conscient·e des erreurs les plus fréquentes, vous gagnez déjà un temps précieux et augmentez vos chances de réussite, je vous propose donc de lire les erreurs les plus courantes que j’ai eu l’habitude de voir en accompagnant des projets dans le chapitre : N’allez pas dans ces murs !


Mis à jour le 25/09/25